Le film événement de ce mois de novembre n'en finit pas de faire parler de lui, et pas seulement en Inde. Car aussi incroyable que cela puisse paraître, le nouveau blockbuster bollywoodien est ce que l'on peut appeler une comédie “gay”, fait rarissime pour qu'il soit souligné.

Pour son réalisateur Karan Johar : “Dostana est un film aussi courageux que Brokeback Mountain qui a su élever le débat (Ndlr : sur l'homosexualité) au-delà du cinéma bubblegum ”.

“C'est très courageux de la part d'Abhishek et de John d'avoir accepté de se mettre dans des situations à caractère gay et de ne pas se sentir embarrassés. Ils se sont donnés à 300%”, a raconté le réalisateur Karan Johar.

“Je pense que la question de l'acceptation de l'homosexualité est répandue de par le monde. C'est juste un mythe de croire que les occidentaux acceptent l'homosexualité plus aisément qu'ici. J'estime que l'on doit donner à la communauté gay tout le respect qu'elle mérite”, a ajouté Karan.

Cette fraîche comédie indienne tournée sous le soleil de Floride connaît ainsi un certain succès aux Etats-Unis puisque Dostana est venu se classer 16e au box-office américain durant le week-end du 14 au 16 novembre.

Interdit au Pakistan:

Mais l'accueil réservé au duo de choc Abhishek-John Abraham n'a pas été le même partout. Non loin de l'Inde, au Pakistan, la Haute Cour de Lahore a interdit la projection de Dostana à cause de ses références à l'homosexualité.

La justice pakistanaise, saisie après une pétition reprochant au film de “propager l'homosexualité”, a considéré son contenu gay “hautement choquant” dans un arrêt rendu vendredi dernier. Le film, sorti sur les écrans indiens, le 14 novembre, connaît un grand succès public. Dostana se présente comme la première comédie à thème gay de Bollywood.

On y voit les deux acteurs principaux, deux Indiens à Miami, se faire passer pour un couple gay pour louer un appartement et obtenir un permis d'immigration. L'homosexualité n'y est que simulée, mais on y voit les deux héros y échanger un baiser entre hommes qui est une véritable première dans le cinéma indien.

Le film brise habilement le tabou de l'homosexualité en se déroulant aux Etats-Unis et non en Inde où l'homosexualité reste interdite, malgré un débat profond et réellement contradictoire qui agite les plus hautes sphères de l'Etat depuis plusieurs mois.

L'homosexualité est aussi illégale au Pakistan, où elle est passible de châtiment par le fouet, l'emprisonnement et la peine de mort.